Guerre d'Algerie

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De 1954 à 1962 officiellement ce n'était pas la guerre d'Algérie mais "les évènements"

 

Les évènements ou la guerre ?

 

La trahison de la France Gaulliste

 

La territoriale

 

Massacres à Oran du 5 juillet 1962

 

Rapatriés

 

 

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La Guerre d'Algérie ou "Les évènements"

 

 

Officiellement, les "évènements" débutent en 1954

 

 

La trahison de la France Gaulliste 

Conférence du Cercle algérianiste de Marseille jeudi 20 février 2014 :

"Algérie : autopsie de la solution gaulliste"

 

de M. Henri Christian GIRAUD

Les années douloureuses 1958-1962 sont et resteront à jamais, prégnantes, en nous qui fûmes les témoins et les victimes d'un machiavélique plan concernant « le problème algérien ».Henri-Christian Giraud, auteur de nombreux livres sur De Gaulle, nous a présenté, grâce à son ouvrage Chronologie d'une tragédie gaullienne ( Prix algérianiste 2013 ), une nouvelle approche gaulliste, un autre éclairage du personnage, le décolonisateur, le syndic de faillite de l'empire colonial français : «J'ai toujours su et décidé qu'il fallait donner à l' Algérie son indépendance ».

En fait, dès 1955/56, De Gaulle pense à l'intégration de l'Algérie dans une communauté plus large que la France et se persuade que c'est avec le « peuple algérien » qu'il faut traiter directement et que l'Algérie française n'est pas celle des colons. Rapidement, nul n'a le droit de prendre la moindre initiative à la question algérienne : De Gaulle se veut le seul pilote de cette politique algérienne – politique qui n'est qu'un leurre comme l' énigmatique « Je vous ai compris » que chacun analysera selon son affect. Certes, De Gaulle est dans une situation instable ; il lutte contre l'internationalisation du problème algérien, il lui faut trouver rapidement une solution française. Une lutte sur 2 fronts -un extérieur, un intérieur – s'engage ainsi qu'une politique double – une mesure en faveur de l' intégration, une mesure contraire avec option séparatiste. Quid de l'intégrité du territoire ? Pourquoi ce refus de concerter les responsables du Salut Public ? Ne voit-il pas déjà le FLN, malgré tout, avec une certaine empathie ?

L' évolution nécessaire de l'Algérie doit s'accomplir dans un cadre français mais il ne croit pas à la réalité de la fraternisation. Aussi il est surpris, lors du référendum de 58 en Algérie,  de cette confiance qui engage pour toujours l'Algérie et la France et qui désavoue le FLN. En proposant la Paix des Braves et le Cessez-le-feu, la duplicité de De Gaulle est une véritable insulte vis-à-vis de tous les habitants de l'Algérie française puisque son double jeu le conduit à reconnaître les membres du GPRA comme interlocuteurs valables.

Dès lors tout doit s'agencer implacablement selon sa logique mathématique vers son objectif final. Sa duperie grandissante, à la hauteur de sa prétention mythomaniaque, l'oblige à mener constamment double jeu. Il joue avec Equivoque et Ambiguïté : il nomme Michel Debré, Premier ministre mais est en contact avec la rébellion à laquelle déjà il a proposé l'autodétermination. Ne confie-t-il pas à Jean Mauriac : « Je leur donne l'indépendance, s'ils la veulent » ?. Les mots sont sortis : indépendance – donner. Car il s'agit bien de cela : donner ou plus exactement l'indépendance ne sera pas négociée, elle sera lâchée alors que « Les Musulmans ont fait confiance au général De Gaulle pour qu'ils fassent d'eux de vrais Français » ( Bachaga Boualem ).

 

Désormais le FLN et le Général avancent sur la même route et De Gaulle prépare une bombe à retardement. En 1960, l'Affaire des Barricades en est un exemple. Est-ce le même général qui confiait à Camus en 58 : « Je n'ai jamais vu un Français tuer d'autres Français, sauf moi » tout en affirmant par ailleurs : « Perdre l'Algérie serait un désastre pour nous mais aussi pour l'Occident » ?. Ce mépris envers les Français d'Algérie et les Musulmans s'illustre aussi avec l'affaire Si Salah, et , l'éloignement de Challe permettra enfin une alliance active avec le FLN. Or, au printemps 60, les Musulmans ne sont pas encore acquis à la cause séparatiste.

Mais De Gaulle suit sa ligne directrice qui le mènera au but : se débarrasser de l'Algérie.

 

Henri-Christian Giraud, par son approche chronologique, démontre magistralement la démarche mathématique, la stratégie d'un plan de campagne menée par un homme, habile manipulateur dans l'emploi d'un double langage atteignant des sommets indescriptibles, et dont la solution ultime à ses multiples équations se révèle être l'abandon, pur et simple, de cette partie de notre terre française, bâtie par nos ancêtres, aux mains des terroristes FLN qui donnent, encore aujourd'hui, libre-cours à des jours de folie et de sang.Et sans aucun scrupule De Gaulle déclarera : « L'intérêt de la France a cessé de se confondre avec les Pieds-Noirs ».

Lui, qui s'est créé libérateur de la France, n'a pas hésité à appliquer une politique d'abandon par la capitulation.

 

Henri-Christian Giraud est un journaliste, historien et auteur français. Il est le petit-fils du Général Henri Giraud.

Il a collaboré, entre autres, aux périodiques Valeurs Actuelles et Spectacle du monde, et a été rédacteur en chef du Figaro Magazine.

 

L'ouvrage "Chronologie d'une tragédie gaullienne" a obtenu le Prix algérianiste 2013 "Jean Pommier"

 

 

Massacres à Oran du 5 juillet 1962

Cérémonie commémorative du massacre d'Oran du 5 juillet 1962


 
Mesdames, Messieurs

 
Des tirs. Des cris. Un mouvement de foule. Une véritable chasse à l’homme. C’était il y a 60 ans. Oran, ma ville, ma ville de naissance, basculait dans le pire. 

 
Oran la française, Oran l’espagnole, Oran l’algérienne, la cité ensoleillée plongeait dans la nuit la plus noire. Dans une sorte de folie médiévale. 
Le dernier acte de la guerre d’Algérie, la dernière réplique du séisme qui secouait l’Empire. Le point final, rouge sang, de notre roman national. La fin aussi d’une saga familiale qui, pour moi, remontait au milieu du XIXe siècle, autant dire une éternité. 
C’est sûrement pourquoi, nous les pieds-noirs, pouvons comprendre, comme aujourd’hui les Ukrainiens, ce qu’est la perte. La perte d’un pays, d’une vie, de ce qui était pour nous un paradis. La fin des souvenirs heureux, le début de l’exil, la déchirure, l’irréversible, le gouffre. 
Pendant plusieurs heures, ce 5 juillet 1962, la haine la plus féroce, la plus bestiale s’est abattue sur une ville de France. Oui, Oran était une drôle de France, certes, une France plus chaude, plus bigarrée, plus exotique, mais une France quand même, fidèle, heureuse, pleine de vie.

 
Je vais vous dire ce que je ne peux toujours pas accepter : que ce crime de masse se soit déroulé alors que l’armée française, que notre armée était encore présente. C’est incompréhensible, intolérable, insupportable, impardonnable. Il faut le dire : des ordres, des ordres venus d’en haut ont permis que l’horreur s’accomplisse. 
L’indifférence terrible du général de Gaulle, la froideur, l’attitude inhumaine du général Katz ont fait que les soldats français sont restés l’arme au pied pendant que leurs compatriotes étaient tués, abattus, assassinés à deux pas de leurs casernes !

 
À Oran, ce 5 juillet 1962, au moins 700 Européens ont disparu. Egorgés, comme ces fonctionnaires du bureau de poste, pendus à des crocs de boucher, jetés dans des fosses communes. Ivres de leur nouveau pouvoir, les indépendantistes algériens ont arraché des yeux, mutilé des hommes, tué des mamans devant leur bébé.
L’Algérie du FLN est née dans le sang. Dans la boue des massacres. Depuis, elle n’est qu’une longue souffrance. L’échec est flagrant, à peine masqué par la manne pétrolière. 
La dictature du FLN n’en finit plus de mourir à petit feu. La jeunesse algérienne fuit dès qu’elle le peut. Le pays, le merveilleux pays qu’est l’Algérie vit sous le règne de la matraque et du mensonge d’État. Mais jusqu’à quand ?
60 ans après cette tragédie, rien n’est cicatrisé, malheureusement. Malgré les efforts de la France. Mais, du côté d’Alger et de ses dirigeants, on s’arcboute sur ses mensonges, sur ses légendes. Une rente mémorielle à coup d’élections truquées, de manifestations réprimées, d’opposants emprisonnés. 

 
Qu’ajouter ? Que nous n‘oublierons jamais la tragédie d’Oran. Que nous n’oublierons jamais ces familles que l’on a emmenées, ce jour-là, au Petit-Lac. Dont nous n’avons depuis plus aucune trace. À part, bien sûr, dans nos cœurs. 
Il y a 60 ans exactement, notre ciel s’assombrissait, nos vies basculaient. Le soleil n’aurait plus jamais la même douceur sur la peau. Et les yeux de nos mères ne brilleraient jamais plus du même éclat. Une partie de nous-mêmes était morte. Depuis nous essayons, tout simplement, de survivre à ce deuil. 
 Notre peine n'a pas pris une ride.
Vive l’Algérie de nos souvenirs ! Vive Oran de notre jeunesse, de notre enfance ! Et, bien sûr, évidemment, vive la République et vive la France !

Robert Menard maire de Béziers